Mise en avant

Orel-Raelsan vous souhaite la bonne année

HAPPY RAELSAN NEW YEAR !

Il a été l’une des révélations de cette année en rap français.
Enfin, une révélation…
Ça fait quand même quelques années qu’on connait l’animal Cannais vu qu’Orelsan a sorti son Perdu d’avance en 2009.

Son premier opus m’avait totalement enthousiasmée. Parce que cela sonnait tellement différent. Au niveau des prods, pour commencer, car Orelsan et son docteur Skread de producteur ont un goût particulier pour les mélanges pop-électro.

Ensuite, on n’avait pas entendu un blanc rapper aussi bien depuis bien longtemps. Car, on l’oublie bien souvent mais la technique d’Orelsan, même s’il ne s’en vante jamais, est vraiment excellente. Flow lancinant qui peut s’accélérer ou se teinter de chant, un peu quand il le décide.

Enfin, ses textes, écrits depuis ses 18 ans, ont forcément touché tout le monde et fait sourire. Oui, il y a eu l’incident Sale Pute, un morceau même pas sur l’album, écrit des années auparavant et qui avait été construit autour de l’histoire d’un mec qui découvre sa meuf au lit avec son meilleur pote et qui lui écrit une lettre sous le coup de l’émotion. Pour moi, pas vraiment de quoi fouetter une chienne, même de garde.

Non, le plus important chez cet Aurélien de Caen-là, c’est sa plume. Drôle, acide et toujours en lien avec son temps comme le confirmait, par exemple, l’intelligence de son morceau Changement.

Orelsan – Changement

Depuis, le beautiful looser a bien changé. Alors, ça le fait bien marrer mais ce que tout le monde a le plus remarqué, c’est qu’il a changé de coupe de cheveux. Surtout, il a encore ouvert son champ – et son chant, musical. Avec Le chant des sirènes, il a à nouveau bouleversé, cette année, l’image que le grand public a du rap. Oui, le hip-hop peut-être à la fois léger et pop d’un côté, rentre-dedans et suicidaire d’un autre. Non, il va falloir arrêter de prendre tout au 1er degré car, oui, les Mc’s aussi aiment la fiction.

Bref, Orelsan a fait kiffer le public et le public le lui a bien rendu. Du coup, il a fait un nouveau cadeau à la fin 2011 et a répondu à toutes les questions possibles imaginables via des vœux assez marrants. As usual !

Orelsan – Les voeux de Raelsan pour 2012

Mise en avant

Bonne année 2012 !

2 Janvier 2012 – Quelque part dans Paris…

C’est avec tristesse que j’ai fermé, il y a tout juste une semaine, mon blog sur Yahoo Music…

Mon premier bébé webo-rappeux, je l’avais ouvert en Septembre 2008 à la demande du célèbre site de recherche…

3 ans de petits bonheurs accumulés plus tard, la récession, la crise ou toute autre raison structurelle ont obligé mes amis Yahoo-tistes à fermer le premier « Adeline au pays du hip-hop » !

Mais hors de question de s’arrêter là quand on a gouté à la joie de publier toutes les semaines sur sa musique préférée.

Car oui, même une fille peut se passionner au delà des mots pour cette musique urbaine plus riche et moins stéréotypée qu’il n’y parait.

Alors bonjour à ceux que je ne connais pas. Me revoilà pour les autres. On va commencer l’année ensemble !

 

CREDIT PHOTOS : Mon super copain trop fort Gaëtan Ferey et ses sublimes clichés de New-York City

 

Scylla, la Force qui vient du Nord

De l’autre côté de la frontière du plat pays, Scylla est déjà un daron du peura belge. Son flow caverneux et ses textes conscients touchent immédiatement les fans d’ambiances pesantes et de hip-hop qui claque. Fans de rap-jeu et d’entertainment youpiyouyoupila, passez votre chemin, le monsieur n’est pas là pour rigoler! Son dernier opus, Abysses (qui porte bien son nom) m’a juste complètement retournée la tête ! Et comme ma générosité me perdra, je vous offre une grosse tranche de bonheur rappologique et vous ouvrant les portes de son univers dense et complexe. En vous remerciant…

Les artistes n’aiment pas les comparaisons mais nous, les journalistes, on adore. Et puis, ça nous donne des repères… Moi, je dois l’avouer, quand j’ai écouter Scylla pour la première fois, j’ai tout de suite pensé aux débuts coup de poing de Sinik (et pour moi, le parallèle est flatteur). Mais ici, le timbre est encore plus rauque et prend sa source aux profondeurs du rap. SCYLLA découvre les plaisirs de la plume en 1998. Après quelques apparitions sur mixtapes, il fonde en 2002 le collectif OPAK avec DJ ALIEN, KARIB, MASTA PI et L’AB7. Deux opus naissent de cette collaboration, « L’arme à l’oeil » et « Dénominateur commun », sortis respectivement en 2004 et 2006. Puis la carrière en solo s’impose : en 2009, première « plongée » au cœur de son univers artistique trés personnel par l’intermédiaire d’un CD 5 titres intitulé « Immersion ». La descente dans ses profondeurs se poursuit en 2011 avec le projet 9 titres « Thermocline« , téléchargeable gratuitement sur sa page officielle facebook. Puis c’est au tour, en Juin 2012, de « Second Souffle« .

Scylla – Second Souffle

C’est à ce moment-là que je le rencontre musicalement. Ce titre, qui sonne comme une version encore plus dark du Nés sous la même étoile d’IAM, me plait forcément. Il y a chez lui un désespoir ouvert sur les autres et une mélancolie qui ne pousse pas à la tristesse. Ça parait contradictoire mais c’est vrai. Plus ces morceaux sont noirs, plus ils font du bien. Au niveau de la technique, on est dans la maîtrise totale de l’émotion, sans jamais tomber ni dans le pathos ni dans la victimisation. Scylla avance sans oeillères et martèle le monde avec le Mjöllnir de Thor. C’est puissant, forcément mais c’est surtout du vrai rap conscient comme je n’en avais pas écouté depuis bien longtemps.

Le temps du premier album sonne enfin et Abysses est juste un petit bijou du genre ! 15 titres avec peu de featurings (Furax Barbarossa sur l’orchestral Erreurs Génétiques, R.E.D.K et Tunisiano sur le couperet Coupable) avec toujours plus de lourdeur (dans le bon sens du terme) dans le flow comme dans les textes. De plus, Scylla sait s’entourer de graphistes et de réalisateurs de talent. A l’image de la présence des Soulchildren sur 2 morceaux (dont Second Souffle) et du sublime clip du morceau éponyme de l’album, entièrement animé !

Scylla – Abysses

Les noms des morceaux sont aussi imagés que ses lyrics sont blindés de fines métaphores : La sagesse d’un fou, La logique d’une contradiction… Et parce-que je suis une midinette fan des classiques piano-voix, mon morceau préféré reste le touchant Douleurs Muettes.

Scylla – Douleurs Muettes

Voilà, Scylla c’est tout ça et bien plus encore. A vous de découvrir la suite !

Wesh Morray : Bilan des clashs, 6 mois après… (EN IMAGES)

On a l’impression que c’était hier, mais non! Wesh Morray, le morceau pas lequel le clash est arrivé ne date que de 6 mois (exactement, le 6 Septembre) ! Et si l’on dresse un petit bilan qu’est-ce qu’on a ? Des morceaux pas toujours à la hauteur, des ventes pas vraiment boostées et beaucoup beaucoup beaucoup de bruit pour rien. Ces clashs ont-ils fait du bien au rap français ? Petit bilan en images de 6 mois de « devinequicestquialaplusgrosse ».

Tout le monde connait l’histoire, on ne va donc pas revenir dessus.
Offrons-nous juste un petit rappel en dates et en musiques de ce clash qui a largement nourri les réseaux sociaux à chaque nouveau rebondissement :
– 6 Septembre 2012 : Booba sort Wesh Morray
Booba – Wesh Morray

– 11 Septembre 2012 : Rohff répond avec Wesh Zoulette
Rohff – Wesh Zoulette

– 2 Novembre 2012 : La Fouine entre dans l’arène avec Paname Boss
La Fouine – Paname Boss

– 23 Janvier 2013 : C’est le petit frère de Rohff, Ikbal, qui s’en mêle avec Barça, qui répond au AC Milan de Booba
TLF- Barça

– 25 Janvier 2013 : Fouiny Babe en remet une petite couche avec Autopsie 5
La Fouine – Autopsie 5

– 3 Février 2013 : Booba revient à l’attaque avec TLT
Booba – TLT

– 3 Février 2013 : Et voici la réponse de La Fouine, avec le même titre, TLT
La Fouine – TLT

– 10 Mars 2013 : On passe aux mains, de l’autre côté de l’Atlantique. C’est flou mais on les reconnait bien !
Booba VS La Fouine et Dixon (Banlieue Sale)

– 11 Mars 2013 : Des images en plus, version Benny Hill !
Usain Bolt

– 11 Mars 2013 : Willaxxx frappe fort, comme toujours !
Willaxxx – Drôle de parking

BILAN ???

En dehors des débordements bien dégueulasses (La Fouine, un pointeur, affreuse accusation), des propos ignobles engendrés sur Twitter et Facebook (merci, le FN s’est bien fait plaisir) et de l’image abusée que ces clashs à répétition ont envoyé à un grand public, qui n’est déjà pas super fan du genre; il faut l’avouer, on s’est tous bien marré. Les artistes ont surement gagné quelques ventes mais nous, les fans de rap, on s’est bidonné avec des montages photo sur-abusés. Juste pour le kiffe, moi, j’avais envie de vous offrir un petit panorama de mes préférés (non, non, le milieu du rap n’a aucun souci avec l’homosexualité). ENJOY !

VERSION MORTAL KOMBAT

VERSION A LA QUEUE LEU LEU

VERSION BITCHES

VERSION ON S’AIME TOUS

VERSION VESTIAIRES

Et si vous en avez d’autres, je suis preneuse, je les rajouterais ICI !

Après Oxmo Puccino, le Black Brel, voici la version Gainsbourg : Mihuma

On le présente comme le Gainsbourg black. C’est vrai que les ambiances des clips, des textes et même du flow de Mihuma font un peu penser à l’homme à la tête de chou. J’avoue ne pas être très fan de l’appellation « black trucmuche », gênée par l’absence de « White 50 Cent » quand on parle d’un Mc de type caucasien. Bref, je préfère fermer les yeux et écouter l’artiste. Un peu rock, un peu rauque, Mihuma m’a emporté dans ses volutes de fumée et ses délires de noceurs. J’aime les écorchés vifs. Donc Mihuma, je t’aime !

Quand on m’a parlé de Mihuma, je me suis d’abord dit : enfin un rappeur qui n’a pas un jeu de mots moisi dans son nom de scène ! Mihuma, c’est doux mais c’est aussi intrigant. Puis je me suis rappelée que j’avais déjà lu ce nom quelque part. Merci internet, j’ai vite trouvé : au sein du label Black Stamp Music, il faisait partie du casting de luxe de l’excellent album Music’All, que je vous conseille de réécouter car très injustement passé à la trappe, dans lequel on pouvait trouver Oxmo Puccino, Busta Flex, Casey, Sir Samuel

Donc, ce slameur se lance enfin en solo. Son nouvel album s’appelle La Lettre Ecarlate (tout un programme !) et sort le 18 avril. Ce jeune trentenaire parisien, adepte de poésies sombres et de virées musicales nocturnes, dit s’abreuver de mots comme d’autres s’abreuvent de sang. On l’entend dans ses textes, cet homme est un grand amoureux de la chanson française mais il vogue aux frontières du rap et du rock indé. Sa grande expérience de la scène (on a pu le voir bruler les planches du Trabendo, du Duc des Lombards, La Villette…) lui a offert une grande aisance, comme on peut le voir sur La Vie en Face !
Mihuma – La Vie en Face

Auteur-compositeur-interprète autodidacte, il a fait ses classes aux côtés d’artistes confirmés tels qu’Oxmo Puccino, Féfé, Casey… Sa rencontre avec le réalisateur Mitch Olivier (Alain Bashung, Dax Riders, les Rita Mitsouko…) séduit par son univers, a fait le reste. J’attends donc avec impatience ce nouvel opus et, en attendant, j’avoue que je me passe un peu en boucle le clip de son titre en rouge et noir, Crimes et Sentiments.
Mihuma – Crimes et Sentiments

Dedo, le spectacle du fils spirituel de Lucifer et de Francis Lalanne

J’avoue, j’ai piqué mon titre à Jamel Debbouze. En même temps, j’ai le droit ! Si j’étais drôle, je serais pas journaliste de rap… Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier une bonne tranche de franche rigolade quand elle se présente. Plutôt du côté de Bedos, Desproges et Dieudonné que Bigard, Gerra ou Bosso. Et, ces derniers temps, tous les membres du Jamel Comedy Club m’ont plié en deux. Fan jusqu’au bout des zygomatiques des 8 trop courts épisodes de la série Inside Jamel Comedy Club, j’avais (forcément) déjà remarqué Dedo. Humour noir, look hors norme et beaucoup beaucoup de 4ème degré. Le Prince des Ténèbres débarque à Paris pour un nouveau spectacle ? J’en suis ! Et je ris, je ris, je ris !

Depuis quelques années, le Théâtre de Dix Heures, en plein Pigalle, est un peu l’antichambre du Jamel Comedy Club. On a pu y croiser Wahid, Yacine, Patson, Shirley Souagnon. Appartenant à Juste Pour Rire, c’est un peu le passage obligé pour ces têtes d’affiche du JCC qui s’offrent des shows en solo. Adepte de ce genre de spectacle, j’étais déjà allée faire un tour dans la tête de Redouanne Harjane pour mon plus grand plaisir (tiens, d’ailleurs, il faut que j’aille voir son nouveau show, moi…). Ayant hurlé de rire aux critiques de cinéma de Dedo, je décide d’aller voir ce qu’il donne sur scène avec une amie qui, elle, adore ses histoires racontées par des chaussettes !
Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé vu par Dédo

Rendez-vous est pris, donc, un dimanche soir à 21h30 (drôle d’horaire pour une rencontre…). Le public est vraiment très nombreux et l’attente dans la chaleur du hall est très sympathique. Le petit prix des billets draine une foule de tous âges, de tous milieux, des fans de Dedo comme de simples curieux. Chacun y va de sa petite anecdote comique (« moi, je suis allée voir Wahid, il est trop marrant en vrai! » « Si c’est bien, je pense que je pourrais emmener mes élèves ! »). Nous prenons alors place dans une petite salle plutôt confortable. Musique hard rock à fond les ballons, c’est Dedo qui arrive dans un nuage de fumée, version… hardrockeur ! C’est d’ailleurs son sujet de prédilection : l’image que les gens ont de lui du fait de son look. Ce qui donne lieu à des histoires toujours plus rocambolesques autour des clichés. Dés les premières secondes, les éclats de rire fusent. Et, même si certains moments sont plus sérieux, on ne s’arrête jamais de partager ces bons moments avec ce drôle de personnage.

Très pince sans rire, Dedo adore prendre le public à partie, quitte à l’insulter un peu. Le public adore ça, ça tombe bien. Au 1er rang, une adolescente fan de Marylin Manson et de Dedo lui crie des déclarations d’amour. Pas gêné pour un sou, le comique la tacle un peu pour le plus grand plaisir de tout le monde. C’est ça qui est sympa dans le stand up : l’interactivité avec l’artiste. On a toujours vraiment l’impression d’être proche de la personne qu’on est venue voir se produire. Bon, par contre, ceux qui pensaient voir des tours de magie à la Gérard Majax ou des rituels sataniques sur des vierges effarouchées seront déçus. Celui qui a pour maître à rire Chris Rock, Eddie Murphy, Louis CK ou le grand Eddie Izzard ne joue de son style vestimentaire que pour nous donner sa vision (trés particulière…) du couple, de sa peur de vieillir ou de son aversion viscérale pour Saw 2, 3, 4, 5 et 6 (moi aussi, Saw 6 et Saw 7 ça m’a toujours fait marrer).
Dedo – Trailer du spectacle

Vous m’avez comprise, courrez voir cet humoriste métalleux au cynisme aussi noir que ses longs cheveux !

Frer 200 – Dans les coulisses de leur KassDED

Je vous avais déjà parlé de ce groupe de rappeurs parisiens maniant les beats et l’auto-dérision avec talent. Les Frer 200, je dois l’avouer sont dans ma liste de chouchous. Parce que leurs prods sont toujours nickels, que leur humour me touche, qu’ils n’ont pas oublié d’être techniques et doués côté lyrics. C’était donc tout à fait naturel (même si/parce que beaucoup de gens ne les connaissent pas encore) pour moi de les inviter pour une belle KassDED. On avait prévu de bien se marrer. On a un peu attendu mais ça valait le coup !

Rendez-vous a donc été pris un jeudi soir de mi-octobre. Netta, leur joyeuse attachée de presse m’avait prévenue, le trio n’était pas toujours d’une parfaite ponctualité. Comme prévu, à l’heure dite, seul Kombo est dans la place. L’on commence donc avec lui. Le principe est un peu différent des autres KassDED : ici, pas d’artistes extérieurs, les questions viennent des membres du groupe. ce qui donne, forcément, de la private joke à gogo. Juste parfait et hilarant. Le flegmatique Fibo arrive ensuite et passe lui aussi à la moulinette. Puis, très attendu, c’est Gystère qui se pointe en dernier. Malgré l’heure tardive et quelques signes de fatigue, chacun joue le jeu et nous offre des réponses originales et bien senties. En « coulisses », ça déconne bien comme il faut et ça échange autour des derniers albums de rap américains que chacun a kiffé (Dun de The Roots pour Gystère).

Frer 200 – La KassDED (avec Fibo, Gystère et Kombo)

Nouveau format « en groupe », donc nouvelles idées pour les images de coupe. Nous proposons au groupe de se la jouer « salle d’attente ». Deux par deux, ils tournent alors de petites saynètes. Coup de chance, un melodica rose pour enfant traîne dans le studio.

Gystère s’en empare et joue un air insupportable (que vous n’entendez heureusement pas sur la vidéo) alors que Kombo se repose sous son bonnet et que Fibo tape un beat sur son téléphone portable.

C’est au tour des images d’arrivée. L’on décide alors de jouer sur le retard de Gystère, qui se prête au jeu avec plaisir et court dans des couloirs vides.

Esprit bon enfant, grosses barres de rire, le tournage se termine en début de soirée avec une équipe un peu fatiguée mais heureuse d’avoir capté une KassDED qui fera date !