Taïpan, le plus venimeux des MC’s – interview vidéo exclusive

Après avoir lancé un grand « Je vous aime » à tous ces fans il y a deux ans et s’être tout simplement auto-proclamé « meilleur rappeur de France », le rappeur à la langue bien fourchue (pour les ignares, un Taïpan est un très méchant serpent du désert, le plus venimeux au monde, qui tue en 45 minutes – claaaaaasse !) est de retour « Dans le circuit ». Toujours aussi grinçant et impeccable au niveau technique, il signe l’une des meilleurs surprises de l’année. Du coup, je l’ai rencontré pour vous. Non, vraiment, de rien, c’est tout naturel !

Pour moi, Taïpan, c’était deux choses. Je l’ai découvert (comme beaucoup) il y a deux ans avec son premier album Je vous aime et surtout via le morceau Au feu à droite aussi rentre-dedans qu’engagé et baigné dans trois litres d’humour noir. Moi qui aime particulièrement les rappeurs qui savent manier la langue de Molière avec intelligence et flow, j’étais ravie. Puis est arrivé Rap Contenders, première ligue française de battles a cappella qui nous a permis de découvrir des MC’s à la technique hors pair. Et parmi ces cadors, Taïpan s’est clairement taillé la part… du serpent (jeu de mot animalier moisi, je vous l’accorde) !

Taïpan – Au feu à droite

Un peu privilégiée, j’ai eu la chance d’avoir accès (merci Philo de Bomayé Musik !) aux premiers morceaux du nouveau Taïpan. Et là, grosse claque ! Avec Dans le circuit, son nouveau projet, le petit gars originaire des cités minières du Nord passe un cap. Avec son cousin, le producteur ultra doué Cehashi (derrière L’amour et Noir désir sur le dernier Youssoupha), il jongle avec les univers musicaux sur dix titres tous plus réjouissants les uns que les autres. Une rencontre avec ce grand jeune homme (il a été champion de basket, pas étonnant) s’imposait. Pince sans rire, un peu nonchalant, l’artiste m’a impressionné par son côté à la fois posé et passionné. Une belle interview, diffusée en exclusivité par Kass DED, la chaine 100% rap français sur Tou Tube !

Taïpan – Interview exclusive pour Adeline au pays du Hip-Hop

Un immense merci à l’équipe technique de choc, Jérôme « Juv » Bauer et Suzanne Frémy et l’équipe Taïpan/Bomayé Musik Philo et Mouss.

Interview exclusive « les concerts d’Orelsan »

Toutes les photos sont de la géniale ©MarionRuszniewski/www.marion-photographie.com

Lundi 6 février 2012 – Le Bataclan

3ème passage pour Orelsan dans la petite salle parisienne. 2ème fois en trois mois au Bataclan. Et c’est complet, forcément. J’allais pas louper ça quand même !

« Sèrieux, il te reste encore  des questions à me poser ? » me demande-t’il quand je le rejoins avec ma photographe (et cameraman ou plutôt iphone-woman pour l’occasion) dans sa loge, deux petites heures et demi avant sa montée sur scène.

Oui, Orel, il reste encore des (toutes petites) choses que je ne sais pas sur toi. Il est vrai qu’il fait partie de ces artistes que j’ai eu presque tous les mois au téléphone, ces dernières années (comme La Fouine, Booba ou Soprano) ou en face à face pour diverses interviews.

Le jeune rappeur caennais devenu presque parisien fait aussi partie des plus accessibles, des plus gentils et, surtout, des plus naturels et simples de la profession. Une petite interview (la première) pour mon blog, même pour peu de temps, c’était tout de suite d’accord.

Alors, pendant quelques minutes, on parle de concerts. De ses expériences des concerts des autres, des siens, de ses fans, de ses habitudes,  de ses souvenirs.

Très détendu, comme toujours ! Merci Orel !

Orelsan – ITW exclusive dans les coulisses du Bataclan

Et pour le live report, c’est ici, sur welovemusic.fr !

Mac Miller, ni Eminem ni Asher Roth !

La première fois que j’ai entendu parler de lui, oserais-je l’avouer, je me suis dit : « oh non, pas encore un joueur de basket qui se met au rap ! » Pas de risque, rien à voir avec le géant de la NBA Mike Miller (shame on me)… Ici, on a à faire à un vrai rappeur, de Pittsburgh, blanc (mais on s’en fout un peu de sa couleur de peau, non ?), qui enthousiasme les foules depuis quelques mois avec son flow impeccable, son univers 90’s un peu nostalgique et ses délires d’ados version Skins.

Malcolm McCormick connait bien ses classiques malgré sa toute petite vingtaine d’années. Sur son excellent morceau Party Fifth Avenue, il sample un beat ultra connu ! Celui de Let Me Clear My Throat, l’énorme tube de DJ Kool en 1996, qui l’avait déjà volé à The 45 King sur leur instrumental The 900 Number sorti en 1987. Vous reconnaissez certainement le saxo qui a, ici, été ralenti et retravaillé…

Mac Miller – Party on Fifth Avenue

Mais là, je prends un peu l’histoire à l’envers. Petit flash-back pour présenter le jeune homme….

Gentil gamin de Pittsburgh, qui a partagé les bancs de l’école avec son poto Wiz Khalifa, Mac Miller est un musicien autodidacte qui découvre le rap assez tôt. À 18 ans, Mail sort sa toute première mixtape intitulé K.I.D.S. (Kickin’ Incredibly Dope Shit) qui l’aide à signer avec Rostrum Records, le label, à l’époque, de… Wiz Khalifa ! Suivront quelques 5 autres tapes qui vont créer le buzz autour de ce très jeune homme. Bien dans son temps, il commence à se faire connaitre avec une série de vidéos de mieux en mieux réalisés, balancées sur le net peu avant l’été 2010. Son beat est clairement hip-hop soul avec des influences du côté de Big L, Lauryn Hill, The Beastie Boys, Outkast, A Tribe Called Quest… Mais avec de bonnes grosses touches d’electro-hip-hop comme sur son premier single survitaminé Frick Park Market.

Mac Miller – Frick Park Market

Et sinon, du côté des textes, ça parle de quoi ? Soyons honnêtes, c’est un juste milieu entre un film de Larry Clark et un épisode de la série british génialement glauque Skins. Ça parle de meufs, de cigarettes qui font rire, de skate, de grosses teufs de djeun’s et de grands moments de vide, genre branlitude extrême. Forcément, on pense à Eminem et à tous ceux qu’on a targué injustement de Slim Shady-tude : Orelsan, Asher Roth, Professor Green… C’est vrai qu’on retrouve ici la même fraîcheur, le même sens inné du second degré et la même technique impeccable.

La différence alors ? Béh, justement, c’est dans la même veine mais c’est juste du… Mac Miller ! Si vous aimez le gâteau au chocolat, vous kiffez forcément les Brownies. Hé bien, si vous aimez ce genre d’artiste, vous apprécierez forcément les 16 titre de l’excellent Blue Side Park, 1er album de Mac sorti à la fin de l’année dernière ! Avec, en plus, des morceau bien old school revisités comme ce très bon Under The Weather ou le très coulant Of The Soul. Pour le reste, je vous laisse vous jeter dessus !

A$AP Rocky, le bad boy qui monte, qui monte…


Chaque année du hip-hop porte son lot de jeunes espoirs aux dents plus ou moins longues.A$AP Rocky a les crocs super acérés et pourrait mordre ses collègues jusqu’au sang… Alors qu’il vient de sortir son dernier clip, Wassup, où il se prend gentiment pour Tony Montana, retour sur un phénomène en devenir!

A$AP Rocky – Wassup

En 2011, l’on a donc découvert (enfin, moi, c’est mon pote Silent Hype qui m’a ouvert les oreilles) cet énergumène adepte de gros Blunts (un rappeur qui fume de la drogue, comment c’est trop original !), de Blings, de postures de super méchant Bad boy qui va te défoncer ta gueule sous peu, de poses avec des tas de Billets verts. Les 4 « B » préférés des rappeurs qui se la jouent un peu ! Bref, à l’ouest, rien de bien nouveau.

Alors je me suis penché sur son cas. Parce que, si on a vu passer son nom un peu partout sur les sites de hip-hop ricain (et français), ça devait quand même bien être pour quelque chose ! Côté parcours, toujours pas vraiment de l’inédit. Dés ses 12 ans, le jeune homme originaire de Harlem n’a plus trop vu son paternel, incarcéré pour vente de drogues. Un an plus tard, on continue dans le super joyeux, son frère ainé a été tué juste à côté de chez eux. Celui qu’on avait appelé Rakim en partie en hommage à Eric B. & Rakim se met alors très sérieusement au rap. Un peu bagarreur, il récolte le surnom de Rocky. Grand fan du gangsta rap des années 90 et du groupe de chez lui The Diplomats,  il se lance à fond dans la musique dés l’adolescence, complétant son blaze d’un A$AP pour « Accumulate Status And Power ».

Ça, c’est donc pour la petite histoire. Pour celle de la musique, il déboule au début de l’an dernier avec Get High, apologie de la fumette. Sympa, assez léger, on attend d’écouter la suite…

A$AP Rocky ft. Dee FERG – Get High

En juillet arrive Purple Swag. Le flow est si lent et lancinant qu’on dirait que le Mc a enregistré sous l’emprise de substances illicites.Couillu, quand même, quand on vient de la grosse pomme, de rapper comme un vrai sudiste ! Enfumé, le morceau se traine sur un violon fatigué et fait mal aux oreilles tant il est efficace.

A$AP Rocky – Purple Swag

Débarque ensuite le très bon et plébiscité Peso.

ASAP Rocky – Peso

Le style d’ASAP est confirmé avec sa première mixtape officielle sortie en octobre, LiveLoveA$AP. Le jeune homme aime le rap sous prod’, tout nuageux, super egotrip, qui parle de mecs fonce-dés qui s’éclatent avec des meufs et rêvent de thunes. Ça « motherfuck », ça « thug » et ça « swag » à tout va. C’est du rap un peu dérangé et, même si certains voient en lui une pâle copie de l’excellent Curren$y, ASAP défonce joyeusement tout sur son passage. Les meilleurs morceaux, les plus perchés, étant ceux qu’il signe avec son pote producteur Clams Casino. Comme ce très onirique, version nightmare, Palace.

A$AP Rocky – Palace

En attendant l’album, la tape est en téléchargement gratos. On aurait tort de se priver…

Dry déboule cagoulé !

Le nouveau D.R.Y arrive le 20 Février. « Tôt ou Tard », il va bien falloir que ce Mc d’exception rencontre enfin le succès qu’il mérite !

Ça fait partie des grandes frustrations, quand on est journaliste. Il arrive toujours un moment où l’on se passionne pour un artiste… et où l’on se retrouve un peu seul-tout ! J’avoue, moi, ça m’arrive souvent parce que je suis une grande spécialiste des coups de cœur. Et c’est encore pire quand je rencontre les artistes en question et qu’ils sont sympas. Malheureusement, en dehors de 3-4 exceptions (le récent Childish Gambino, Adèle il y a quelques années, Imany, Kanye West à ses débuts), mes grandes passions n’ont pas vraiment connues les succès publics qu’elles méritaient… Qui a vraiment entendu parler des Frer 200 ? D’Abass Abass ?  De C.Sen ? De Milk Coffee & Sugar ? De ME ? Foreign Beggars ? Graine de caf ? Hyro Da Hero ?

Pas grand monde, il faut être honnête. Mais je m’en fous, moi, je continue mon combat le poing levé, sûre de mes goûts. L’un de mes chouchous depuis des années, tout le monde le connait, c’est un membre de la Mafia K’1 Fry, du groupe Intouchable et du label Wati-B. Pour moi, c’est l’un des rappeurs les plus doués de sa génération, du fait de son passif et de son ouverture d’esprit. C’est aussi le congolais qui a le plus grand sourire et le plus grand cœur au monde (on dirait pas, mais je crois que j’ai des racines marseillaises, moi…).

Il s’appelle donc Dry, D.R.Y pour les intimes et il a sorti en septembre 2009 un petit bijou, Les derniers seront les premiers, 1er album solo très injustement passé inaperçu ! Petite présentation . Il a le physique d’un adolescent mais une carrière de warrior. Landry, 32 ans, né à Villepinte, est resté très attaché à la ville qui l’a vu grandir, Orly. Avec son physique atypique, grand et tout sec, son immense sourire qui réchauffe le cœur et sa douceur angélique, il n’était pas forcément prédestiné à devenir rappeur. C’est un peu son environnement qui a choisi pour lui. Marqué par le jeune Kery James, il a rencontré très tôt Jessy Money, Teddy Corona et, surtout, Demon One. A 18 ans, Landry devient Dry mais préfère toujours rester en second plan. Il est plus du genre à regarder les autres faire leurs freestyles et assurer les backs des autres. C’est Kery James qui, le 1er, l’oblige à poser pour de vrai sur l’album de la Mafia K’1 Fry, Légendaire, en 1999. A force d’encouragement, Dry suit ses potes Demon et MS pour former Intouchable. LA$ et Mamad, disparus aujourd’hui, font également partie des fondateurs du groupe mais suite à de nombreux incidents sur lesquels aucun membre de la Mafia n’a jamais aimé s’étendre, Intouchable finit en duo.

Dry pose sur tous les albums de la Mafia K’1 Fry et sort avec Intouchable  Les Points sur Les I en 2000, le maxi I Have a Dream en 2001, Original Mixtape et La Vie De Rêve en 2005. Demon sort Mon rap en 2007, Demons et merveilles en 2009 mais Dry, lui, n’est pas encore sûr d’être prêt à passer en pole position. Il faudra attendre l’enregistrement de son street album, De la pure pour les durs, sorti en avril 2008, pour qu’il se prenne au jeu. Le public, par ses bons retours, lui montre qu’il est finalement très attendu. Le « renoi til-gen, toujours souriant » sort alors en septembre 2009, Les derniers seront les premiers, aidé par ses potes de Wati B. Les textes sont écrits avec le cœur comme La pièce, un titre intelligent sur les SDF. Chacun de ses 22 titres est empreint d’une réalité brute et touchante. Les prods sont tout ce qu’il y a de plus éclectique, du funk dansant de Kick dur aux violons angoissants de Technik en passant par les basses électro saturées de Fidèle au poste.

Hé vous avez vu, dans le clip, presque toute la Sexion d’Assaut est dans la place !

Dry – Fidèle au Poste

Il aurait pu être quelque peu dégouté de l’accueil pas du tout à la hauteur de son talent qu’a reçu son premier bébé. Mais Dry n’est pas du genre à baisser les bras et sort, le 20 février 2012, un nouvel album Tôt ou Tard.

Les premiers extraits annoncent du bien lourd, comme cet excellent L’amiral, ici avec le clip version longue non censurée.

Dry – L’amiral
<

Et surtout, le génial 2nd extrait, Cagoulé, bien sous tension!

Dry – Cagoulé

La suite au prochain numéro !