Azealia, Kitty & Kreayshawn : Girl Power 3/3

La troisième de mes petites chouchous du hip-hop n’est pas vraiment une rappeuse. Mais, à défaut de pouvoir la mettre ailleurs, les médias ont décidé de la rentrer dans la case hip-hop. So do I, so… C’est vrai qu’elle ne ressemble pas à ses consoeurs, ni physiquement, ni musicalement. D’apparence, elle n’est qu’une jolie rousse adolescente qui a pris comme blaze le nom d’une super-héroïne de Marvel (membre des X-Men quand même). Mais dés qu’on l’entend chanter/rapper, c’est tout un univers, entre Hello Kitty et Ke$ha. A écouter d’urgence, donc !

Elle a 16 ans, elle est rousse aux cheveux longs, a une peau diaphane et vient de Daytona Beach. Rien ne la prédestinait vraiment à faire du rap. Et pourtant, c’est la bonne surprise de l’été dernier. Bon, on va pas se mentir, son premier clip, Okay Cupid, était blindé de cliché d’ados ricains hipsters : une jeune fille filmé avec un filtre flouté (c’est quoi, d’ailleurs, cette nouvelle mode du flou ? Ils sont tous tout bourrés les réalisateurs de clips ?) qui chante dans sa petite chambre à fleurs avec son mac book dernière génération devant elle et une moue mutine. Mais à l’écoute, on est un peu étonné de la charge sensuelle du titre, de la maitrise du flow lancinant et de ce beat laid-back qui n’aurait pas déplu à A Tribe Called Quest.
Kitty Pryde – Okay Cupid

Quand on la suit sur les réseaux sociaux, on se rend vite compte que la demoiselle est bien moins cul-cul qu’elle n’y parait. Si elle se définit comme « a lil rappin princess », elle n’a pas hésité à se faire tatouer l’intérieur de la lèvre infèrieure (aïe, ça doit piquer) d’une jolie « princess ».

Du coup, je me suis penchée sur son EP, The Lizzie McGuire Experience. 7 titres pour juger, c’est mieux. Et là, oh bonne surprise, l’on découvre des morceaux tous différentes les un s des autres. C’est assez rare pour être souligner. En fouillant, je suis tombée sur le trés hot Quarantine puis, sur le EP, j’ai adoré le plus léger Accordion ou le trés hip-hop Hood Friday. Tout semble home made tout en étant trés pro. La jeune femme ne donne pas de nouvelles de ses futures productions alors suivez-là sur bandcamp ou sur sa chaîne You Tube. En tout cas, vivement la suite !

Azealia, Kitty & Kreayshawn : Girl Power 2/3

Parce qu’elle vient juste de sortir son premier album tant attendu, on continue la girl power review avec Kreayshawn (ça se prononce comment en vrai ?). Ça fait un moment qu’on l’attendait son Somethin ‘Bout Kreay ! La demoiselle est le stéréotype de la rappeuse hipster new generation. Son style hip-hop est juste inclassable, entre M.I.A., Amy Winehouse (pour la choucroute) et Azealia Banks (justement). Son style vestimentaire, c’est pas mieux, elle en change presque aussi vite que Nicky Minaj de coupe de cheveux. Une petite meuf qui envoie du bois !

Encore une que j’ai découverte sur le tard. On ne peut pas toujours être à la pointe de tout ! Son tout premier tube avait des allures de coup d’éclat. Appeler un morceau Gucci Gucci et se mettre des oreilles de Minnie rose sur la tête, c’est déjà faire preuve d’une bonne dose d’humour. Un peu salace dans ses lyrics sans jamais être vulgaire, maîtrisant un flow à la limite du déglingo et rappant sur des beats bien forts en infrabasses electro, la demoiselle fait la différence. Surtout que la rappeuse (de son vrai nom Natassia Zolot) originaire d’Oakland n’a que 21 ans ! Grosse fumeuse de weed qui s’assume, la jeune MC a un petit côté punk qui me plait bien. Oui mais un tube (38 millions de vues sur You Tube), ça ne fait pas tout…
Kreayshawn – Gucci Gucci

Alors je me suis jetée sur son album dés qu’il est sorti. Déjà, la pochette est bien barrée, un bon point !

Au menu, donc 13 titres. Le premier, en français, Blasé Blasé, donne le ton : la prod est complètement folle. Pas étonnant quand on sait qu’elle a fait appel, entre autres, à Diplo, DJ Two Stacks, Adeptus, Jean Baptiste… Comme je suis une fille méfiante par nature, je vais voir du côté des gros feats (en général, c’est de ce côté-là que ça pêche). Raté ! Like It or Love It avec Kid Cudi est un petit bijou tout en montée de pression et en gros beats. Je me retourne donc vers LE duo facile, celui avec 2 Chainz, le mec à la mode outre-atlantique. Breakfast (Syrup) rappelle les meilleurs moments de Roots Manuva version grime. Ca pègue, ça colle dans tous les sens, c’est bien dark, j’adore ! On retrouve des tubes qu’on connaissait déjà comme son Go hHrd. L’album est tellement riche qu’on frise parfois l’écoeurement. Mais comme pour toute bonne chose, Kreayshawn se consomme avec modération.
Kreayshawn – Go Hard (La La La)

Azealia, Kitty & Kreayshawn : Girl Power 1/3

Ces dernières années, à part quelques petits morceaux deci delà, j’avoue ne pas avoir été vraiment transportée par une nouvelle sensation rap du côté de ces demoiselles. Moi qui avait adoré M.I.A., Lady Sovereign, Miss Dynamite, Missy Elliott ou Foxy Brown, je me sentais un peu orpheline. Oui, il y avait bien Nicky Minaj mais ses tenues me font plus délirer que sa musique. Et puis est arrivée Azealia Banks et son génial 212. Alors que la jeune future star vient de balancer le clip ultra glamour de 1991, j’ai également découvert (en retard, mea culpa), deux autres petites fans du mic’ : Kitty Pryde et Kreayshawn. Girl Power, les filles !

La petite Azealia sur laquelle j’avais consacré un article le 21 février dernier a bien grandi en quelques mois. De totale inconnue (en dehors d’un petit cercle de hipsters), elle est devenue LA rappeuse à suivre de prés ! Coup de coeur, entre autres, du Figaro et de l’Express (!!!), celle qui va sortir son nouvel album en 2013 a totalisé plus de 21 millions de vues sur YouTube sur son clip de 212 et son 1er projet, Broke With Expensive Taste, est attendu comme le messie !

Sa tournée mondiale a été très vite complète, son EP s’est très bien vendu et elle aurait travaillé, ces dernier mois, avec Lady GaGa, Missy Elliott ou M.I.A ! Azealia Banks a clairement marqué l’année 2012 de son flow original et de ses beats mi-rap mi-électro.
Azealia Banks – Van Vogue

Son ascension ne connait plus de limite. Devenue icône d’une mode décalée et classe, elle est plébiscitée par les créateurs français. Son morceau Bambi est choisi pour animer le défilé de Thierry Mugler lors de la Fashion Week de Paris, fin janvier. Même le très exigent (mais so hype) Karl Lagerfeld demande à la belle de venir chanter 212 à l’ouverture de son défilé parisien. Après Liquorice, Van Vogue, NEEDSUMLUV (SXLND) en hommage à la défunte Aaliyah, la revoilà qui débarque avec un nouveau clip, celui de 1991. Elle y apparaît plus mature, plus glamour et plus femme. Dans ce monde-là, on devient vite une géante !
Azealia Banks – 1991

La semaine prochaine : Kreayshawn, la gentille déjantée !