Azealia Banks : plus facile à écouter qu’à prononcer…

Si vous voulez vous la pêter un peu en soirée (hip-hop de préférence, en soirée rock, ça marche moyen comme ruse), glissez mine de rien les noms d’ASAP Rocky et d’Azealia Banks (enfin, si vous arrivez à prononcer son nom, déjà, pas facile…), les deux stars montantes du hip-hop US pour 2012. Après vous avoir présenté ASAP, voici donc la toute fraîche Azealia ! 

J’ai découvert cette petite bonne femme au flow acéré en même temps qu’ASAP Rocky et Mac Miller. Parce que cette nana-là est clairement l’avenir du hip-hop ricain. Déjà parce que c’est une meuf et que ça fait bien longtemps qu’on n’avait pas vu une fille porter haut les couleurs du rap. Missy a malheureusement dû prendre sa retraite, victime de la Maladie de Basedow et ses héritières font parfois un peu pitié, à l’image de Nicki Minaj, qui est presque plus fashion victim qu’artiste.

Azealia Banks souffle un énorme vent frais dans la production hip-hop en général et hip-hop féminine en particulier. Petite présentation :  à peine âgée de 20 ans, cette native d’Harlem se fait remarquer très tôt tant par la nature de ses textes que par son look orignal. Élevée par sa mère après la mort de son père, Azealia s’intéresse à l’art et plus particulièrement aux comédies musicales. Très jeune elle intègre l’institut national de la danse, puis la prestigieuse école «Guardia High School Of Music And Art» (école réputée pour avoir accueilli entre autre des élèves comme Robert De Niro, Kelis, Jennifer Aniston ou Nicki Minaj…). Après avoir joué en tête d’affiche de quelques comédies musicales, la jeune prodige plaque tout pour vivre son rêve enregistrer un disque.  Elle se sert alors de Youtube pour se faire connaitre par le plus grand nombre en postant régulièrement ses productions. En 2009, Azealia lâche son 1er maxi Gimme A Chance porté par le titre Seventeen produit par Diplo.

Après une courte pause pendant laquelle ses fans patientent en musique grâce à une reprise d’Interpol du titre Slow Hands et une collaboration sur le EP de Major Lazer. Azealia continue à faire parler d’elle avec son nouveau single 212 feat Lazy Jay en référence à Harlem. Le titre enflamme les clubs du monde entier et connait tout de suite un vrai succès, radios et blogs influents sont unanimes : Azealia Banks est l’artiste à suivre. La preuve, le NME a nommé Azealia Banks « l’artiste la plus cool de l’année » en 2011 !

Azealia Banks feat Lazy Jay – 212

Souriante et pétillante, la belle sait surtout balancer de grosses prods qui « pèguent » comme on dit dans le Sud-Ouest, c’est-à-dire qui collle au bitume, aussi lourde que du goudron qui aurait fondu en plein soleil de plomb. On dirait même du grime ou du dirty tellement c’est lourd, parfois. Et par-dessus tout ça, la jeune femme à la silhouette ultra fine, au sourire ravageur et à l’énergie étonnante, pose un flow ultra rapide, saccadé à la Snoop Dogg des meilleurs moments avec un langage de rue que l’on ne va pas traduire à nos neveux/petites soeurs/enfants de potes.

Azealia BanksL8R

Le dernier morceau qu’elle a balancé, Liquorice, rappelle clairement des morceaux du génial Tasty de Kelis !

Azealia BanksLiquorice

Son 1er EP digital prévu pour le 19 mars en réjouira plus d’un !

Mac Miller, ni Eminem ni Asher Roth !

La première fois que j’ai entendu parler de lui, oserais-je l’avouer, je me suis dit : « oh non, pas encore un joueur de basket qui se met au rap ! » Pas de risque, rien à voir avec le géant de la NBA Mike Miller (shame on me)… Ici, on a à faire à un vrai rappeur, de Pittsburgh, blanc (mais on s’en fout un peu de sa couleur de peau, non ?), qui enthousiasme les foules depuis quelques mois avec son flow impeccable, son univers 90’s un peu nostalgique et ses délires d’ados version Skins.

Malcolm McCormick connait bien ses classiques malgré sa toute petite vingtaine d’années. Sur son excellent morceau Party Fifth Avenue, il sample un beat ultra connu ! Celui de Let Me Clear My Throat, l’énorme tube de DJ Kool en 1996, qui l’avait déjà volé à The 45 King sur leur instrumental The 900 Number sorti en 1987. Vous reconnaissez certainement le saxo qui a, ici, été ralenti et retravaillé…

Mac Miller – Party on Fifth Avenue

Mais là, je prends un peu l’histoire à l’envers. Petit flash-back pour présenter le jeune homme….

Gentil gamin de Pittsburgh, qui a partagé les bancs de l’école avec son poto Wiz Khalifa, Mac Miller est un musicien autodidacte qui découvre le rap assez tôt. À 18 ans, Mail sort sa toute première mixtape intitulé K.I.D.S. (Kickin’ Incredibly Dope Shit) qui l’aide à signer avec Rostrum Records, le label, à l’époque, de… Wiz Khalifa ! Suivront quelques 5 autres tapes qui vont créer le buzz autour de ce très jeune homme. Bien dans son temps, il commence à se faire connaitre avec une série de vidéos de mieux en mieux réalisés, balancées sur le net peu avant l’été 2010. Son beat est clairement hip-hop soul avec des influences du côté de Big L, Lauryn Hill, The Beastie Boys, Outkast, A Tribe Called Quest… Mais avec de bonnes grosses touches d’electro-hip-hop comme sur son premier single survitaminé Frick Park Market.

Mac Miller – Frick Park Market

Et sinon, du côté des textes, ça parle de quoi ? Soyons honnêtes, c’est un juste milieu entre un film de Larry Clark et un épisode de la série british génialement glauque Skins. Ça parle de meufs, de cigarettes qui font rire, de skate, de grosses teufs de djeun’s et de grands moments de vide, genre branlitude extrême. Forcément, on pense à Eminem et à tous ceux qu’on a targué injustement de Slim Shady-tude : Orelsan, Asher Roth, Professor Green… C’est vrai qu’on retrouve ici la même fraîcheur, le même sens inné du second degré et la même technique impeccable.

La différence alors ? Béh, justement, c’est dans la même veine mais c’est juste du… Mac Miller ! Si vous aimez le gâteau au chocolat, vous kiffez forcément les Brownies. Hé bien, si vous aimez ce genre d’artiste, vous apprécierez forcément les 16 titre de l’excellent Blue Side Park, 1er album de Mac sorti à la fin de l’année dernière ! Avec, en plus, des morceau bien old school revisités comme ce très bon Under The Weather ou le très coulant Of The Soul. Pour le reste, je vous laisse vous jeter dessus !