Olivier Cachin : Dans les coulisses de sa KassDED

Comme dans tous les milieux, entre journalistes, on a aussi nos chouchous. Il y a ces personnes que l’on croise à chaque écoute, à chaque interview et que l’on salue sans vraiment les connaitre. Et puis il y a ceux pour lesquels on a une vraie tendresse. Il y a dix ans, je rencontrais le grand (enfin, on se comprend) Olivier Cachin en tant que rédacteur en chef au magazine Radikal. Cette Institution rappologique est devenue un peu mentor, surtout ami, toujours avec la même admiration. Il était évidemment logique qu’il fasse partie des 1ers invités de la KassDED ! Et c’est avec truculence et bonhomie qu’il s’est livré à l’exercice !

Olivier Cachin – La KassDED (avec Katsuni, Oxmo Puccino, Haterz…)

C’est donc un matin de septembre qu’arrive Monsieur Cachin au studio de KassDED. L’ex-animateur de Rap Line, rédacteur en chef de multiples magazines de rap, écrivain aux diverses musicalités et surtout grand spécialiste devant l’éternel des sciences hip-hopiennes est un personnage immédiatement sympathique. Toute l’équipe a très envie de le rencontrer, de lui parler, de profiter de son inénarrable science. Car s’il est une chose qu’aime Monsieur Cachin, c’est bien partager ses connaissances. Depuis quelques mois, il les partage avec frénésie avec… Twitter. Le Twit a pris une place très importante dans sa vie et c’est à grands coups de sourires et d’insistance que nous arrivons, au bout de quelques minutes, à lui faire lâcher son portable. Parce que, chez nous, on ne live-twitte pas pendant les interviews !

C’est dans une grande bonne humeur que s’enchaînent alors les interviews. Ma grande peur : que les réponses soient trop longues. Je n’ose pas demander à l’interviewé de réduire son temps de parole. Et là, magie du professionnalisme et des années d’expérience, Olivier se cale immédiatement sur le rythme ! 1ère question  » Qui pourrait écrire ta bio à toi ? », d’Oxmo Puccino et première vanne au milieu : « Il faudrait trouver un rappeur qui sache écrire ! » Rires puis habile piroutette : « Je veux dire, bien sûr, autre chose qu’un texte de rap que je serais incapable d’écrire! » Ca commence bien !

Mais derrière la facette facétieuse, le professeur Cachin n’est pas très loin. Et l’on en apprend un peu plus, au fur et à mesure des questions, sur la bande-originale du film The Phantom Of The Paradise, sur l’histoire du rap, sur Marylin Monroe et, un peu, sur Olivier Cachin lui-même !

Certains se demanderont alors quels liens entre le journaliste érudit et l’ancienne actrice de films olé olé (oui, je fais ma mijorée), la sublime Katsuni… Ceux qui les suivent sur mes réseaux sociaux savent. La preuve que de belles amitiés peuvent naître sur la toile et se se renforcer dans la « vraie vie ». Comme quoi, pour paraphraser le grand maître : « J’ai une vie à côté mais je préfère quand même Twitter. »

Entre 2 Tours : Mon top 10 du rap engagé

« Petite Ade, on avait dit qu’on ne parlait pas de politique ! » « Oui, je sais, le blog, mais quand même le rap, c’est une musique à message, on peut pas faire comme si les Mc’s n’avaient jamais lutté contre le pouvoir en place ! » « Pfff, encore des relents de ton éducation coco, ça ! » « Allez, le blog, laisse-moi publier juste 10 petits morceaux engagés du rap français. » « Bon, OK, mais t’iras pas te plaindre si on te reproche d’être subjective, alors ! » (Non, non, cette discussion n’a absolument rien de schizophrénique)

Donc voici, pour fêter à ma manière une élection présidentielle toute moisie et inintéressante (mais à laquelle il est super important de participer – petit message citoyen qui va bien), le Top 10 de mes morceaux engagés préférés (rap, faut-il le préciser…). Bien entendu, qui dit Top 10 dit que j’en ai oublié un million, mea culpa, mea maxima culpa, les autres, je vous aime aussi mais 10, c’est 10 !

Assassin – L’état assassine (Le morceau qui a forgé ma culture rap, celui par lequel je suis arrivée à cette belle musique. Mythique tant par ses textes fuselés que par sa rythmique impeccable et son a-propos qui n’a pas pris une ride)

NTM – Police (LE morceau polémique par excellence. Mais en dehors du côté historique, écoutez les textes c’est encore malheureusement tout à fait d’actualité)

IAM – Le nouveau président (Le groupe marseillais aussi savait mettre de gros tacles au pouvoir, toujours avec humour)

Scred Connexion – Avec c’qu’on vit (Ça, c’est pour les vieux, ceux qui kiffaient Fabe et qui voyaient dans la Scred, groupe parigot bien avant la Sexion, le crew des meilleurs lyricistes français)

11’30 contre les lois racistes (Comment on l’a tous écouté en boucle et en boucle ce méga single super long sur lequel on pouvait retrouver AKH, Ministère AMER, Kabal, Ménélik, Yazid!)

Casey – Chez moi (Chez elle, tout est engagement, c’est juste une bête de Mc et de meuf et j’adore ce morceau qui nous montre la Martinique sous un autre regard)

Médine – Boulevard Auriol (Pour ne jamais oublier que la négligence de l’Etat tue, on peut compter sur la plume sans concession de Médine)

Axiom – Ma lettre au president (Mon autre rappeur du chnord préféré, Axiom est un auteur hors-pair, qui a parfois été pénalisé par sa trop grande liberté de ton. J’adhère en bloc)

Keny Arkana – La Rage (La première rappeuse alter-mondialiste galvanise les foules et les fans et ça fait du bien, un petit vent frais de révolution)

Kery James – Lettre à la république (Alors qu’il est revenu en force, montrant à tous sa suprématie en scandant ses sublimes textes en acoustiques, il nous a offert un nouveau titre qui met au pilori le colonialisme et le rejet d’une immigration rejeté bien que choisie à l’origine. Magistral !!!)

La Rumeur – Hors Sujet (Les pamphlétaires parisiens reviennent battre le pavé et se révèlent être plus dans l’actu que jamais avec le 1er extrait de leur excellent nouvel opus, Tout Brûle Déjà)