Oxmo Puccino : Dans les coulisses de sa KassDED

Une bonne journaliste se doit d’avoir de multiples casquettes. Avec des amis et collègues, nous avons donc décidé de créer un nouveau concept d’interviews de rappeurs. Ça s’appelle La KassDED à, c’est diffusé sur la chaîne du rap français sur You Tube, KassDED et le 1er à nous avoir fait l’honneur de bien vouloir venir, c’est le grand Oxmo Puccino. Une immense marque de confiance dont on le remercie. Coulisses d’une interview pas comme les autres…

Oxmo Puccino a toujours été un grand bonhomme dans le rap en général et avec moi en particulier. Ma première entrevue avec lui date du Cactus de Sibérie en 2004. J’étais une jeune journaliste, à l’époque travaillant pour le quotidien 20 Minutes et je n’en menais pas large. Avec sa douceur naturelle et son sourire de grand frère rassurant, il m’a tout de suite mise à l’aise. Depuis, nos chemins d’artiste et de journaliste se sont croisés une bonne dizaine de fois. Chaque rencontre me faisait l’apprécier encore plus. Ces virages musicaux m’ont tout de suite plu et, quand j’ai eu des doutes, des questionnement sur sa démarche, c’est toujours avec une grande humilité qu’il les a entendu et que nous en avons débattu. Il y a des rappeurs, comme ça, dont on ne pourrait dire du mal que sous la torture.

Alors, quand nous avons créé, avec l’équipe de la chaîne de rap français KassDED l’émission « La KassDED à », j’ai tout de suite demandé à Rico, son attaché de presse-ami, si Oxmo pourrait être notre 1er invité et, donc, notre parrain. Et la réponse à été immédiate : « bien sûr que oui! » Pourtant, le concept était risqué : je récoltais moi-même des questions d’artistes proches de lui, pas forcément sur la musique, que l’on allait lui poser lors d’une interview silencieuse et filmée en studio. C’est tout sourire que, fin août, le grand Oxmo est arrivé dans les locaux. « Je me mets ou ? Sur la chaise de cinéma floquée KassDE ? Joli… » Pas inquiet pour un sou, il se laisse guidé et lit les questions.

C’est avec beaucoup d’amusement qu’il découvre les questions de Greg Frite, Ibrahim Maalouf, Pit Baccardi ou Olivier Cachin. Aucune langue de bois mais beaucoup de poésie, d’emphase naturelle qui donnent à cet exercice un petit gout de temps arrêté. C’est au moment de la dernière question, celle d’Ibrahim Maalouf sur son héros préféré, qu’il part dans de grands gestes d’enfant !

Et c’est avec le même flegme et la même gentillesse que celui qui vient de sortir l’excellent Roi Sans Carrosse (mais vous l’avez pas encore acheté ?) repart.

Au final, grâce au talent graphique de Jérôme « Juv » Bauer, à notre wonder monteuse Charlotte Audureau, à notre chef de prod Suzanne Fremy (sans oublier celui sans qui rien n’aurait été créé, Romain Super Becker), La KassDED à Oxmo, ça donne ça :

Oxmo Puccino – La KassDED

Vous en pensez quoi, vous ?

Azealia, Kitty & Kreayshawn : Girl Power 1/3

Ces dernières années, à part quelques petits morceaux deci delà, j’avoue ne pas avoir été vraiment transportée par une nouvelle sensation rap du côté de ces demoiselles. Moi qui avait adoré M.I.A., Lady Sovereign, Miss Dynamite, Missy Elliott ou Foxy Brown, je me sentais un peu orpheline. Oui, il y avait bien Nicky Minaj mais ses tenues me font plus délirer que sa musique. Et puis est arrivée Azealia Banks et son génial 212. Alors que la jeune future star vient de balancer le clip ultra glamour de 1991, j’ai également découvert (en retard, mea culpa), deux autres petites fans du mic’ : Kitty Pryde et Kreayshawn. Girl Power, les filles !

La petite Azealia sur laquelle j’avais consacré un article le 21 février dernier a bien grandi en quelques mois. De totale inconnue (en dehors d’un petit cercle de hipsters), elle est devenue LA rappeuse à suivre de prés ! Coup de coeur, entre autres, du Figaro et de l’Express (!!!), celle qui va sortir son nouvel album en 2013 a totalisé plus de 21 millions de vues sur YouTube sur son clip de 212 et son 1er projet, Broke With Expensive Taste, est attendu comme le messie !

Sa tournée mondiale a été très vite complète, son EP s’est très bien vendu et elle aurait travaillé, ces dernier mois, avec Lady GaGa, Missy Elliott ou M.I.A ! Azealia Banks a clairement marqué l’année 2012 de son flow original et de ses beats mi-rap mi-électro.
Azealia Banks – Van Vogue

Son ascension ne connait plus de limite. Devenue icône d’une mode décalée et classe, elle est plébiscitée par les créateurs français. Son morceau Bambi est choisi pour animer le défilé de Thierry Mugler lors de la Fashion Week de Paris, fin janvier. Même le très exigent (mais so hype) Karl Lagerfeld demande à la belle de venir chanter 212 à l’ouverture de son défilé parisien. Après Liquorice, Van Vogue, NEEDSUMLUV (SXLND) en hommage à la défunte Aaliyah, la revoilà qui débarque avec un nouveau clip, celui de 1991. Elle y apparaît plus mature, plus glamour et plus femme. Dans ce monde-là, on devient vite une géante !
Azealia Banks – 1991

La semaine prochaine : Kreayshawn, la gentille déjantée !

Dafuniks ou la revanche des pandas groovys

Redécouvrir un groupe qu’on avait aimé (mais un peu oublié) grâce à un clip qui nous fait mourir de rire, c’est ça toute la magie d’internet ! Et c’est ce qui vient de m’arriver avec le Hello I Love You des Dafuniks. Une vidéo avec une « pandate » lubrique qui m’a donné envie de me rejeter violemment sur leur album ultra groovy et imparable qui m’avait déjà enchanté en février dernier. Et, pour la seconde fois, j’ai pô été déçue…

Dafunikfs (feat. Elias) – Hello I Love You

Une fois n’est pas coutume, je commence donc mon post d’aujourd’hui par un clip. Parce-que j’adore vraiment ce titre et cette vidéo. « Every day, millions of humans are exploited by pandas » : c’est vrai qu’on le dit pas assez souvent ! Avant que BB ne hurle au scandale et n’interdise cette petite merveille de cynisme et d’humour, moi, je me le suis regardé des tonnes de fois (et je l’ai fait tourner partout). Mais surtout, je me suis rappelé… que j’avais le disque ! Pire : que quand je l’avais écouté, j’avais adoré !

Oui, le journaliste musical est cruel et totalement subjectif, même si je sais que cela chagrine énormément mon ami utopiste @jfdescelestins ! Le journaliste musical reçoit, comme il se doit, des tonnes de CDs, qu’il n’a (forcément) pas toujours le temps d’écouter. Il doit donc hiérarchiser ses écoutes selon un ordre souvent immuable :
1 – Les artistes qu’il connait déjà / dont il a déjà entendu parlé
2 – Les artistes qui lui sont conseillés par des attachés de presse / producteurs qu’il connait et dont il sait que les goûts sont sûrs
3 – Les artistes qui ont un attaché de presse / producteur pugnace qui t’appelle tous les jours jusqu’à ce que t’écoutes le disque
4 – Tous les autres.
J’avoue, j’ai écouté il y a deux mois les Dafuniks surtout parce-que (cas n°2), Maxime d’Underdog Records est un producteur de talent qui ne m’envoie que des trucs que j’adore. Le monde est injuste, je sais, désolée…

Alors, qui sont des Dafuniks ?
Ce sont cinq copains danois liés par un amour inconditionnel de la musique hip-hop-grovve et de la galette vinyle. Dans ce groupe absolument génial sur scène, on trouve : Justmike (producer), DJ Nyber (turntables),Christian Jespersen (drums), Thomas Cox (bass),Tue Damskov (guitar). Pour moi, c’est un peu un mélange entre Beat Assaillant (pour l’énergie live), Wax Tailor (pour les samples) et George Clinton (pour l’authenticité du son groovy). En me repenchant sur leur 1er album sorti chez nous, le très bon Enter The Sideshow Groove, j’ai redécouvert 15 titres tous plus pêchus les uns que les autres, à vous foutre la banane toute la journée (métaphore filée de type fruitière). J’ai notamment adoré retrouver le plus hip-hop All I Want, entre Ennio Morriconne et mon chouchou de Buck 65.

Dafuniks – All I Want

A (re)découvrir d’urgence, donc !

Taïpan, le plus venimeux des MC’s – interview vidéo exclusive

Après avoir lancé un grand « Je vous aime » à tous ces fans il y a deux ans et s’être tout simplement auto-proclamé « meilleur rappeur de France », le rappeur à la langue bien fourchue (pour les ignares, un Taïpan est un très méchant serpent du désert, le plus venimeux au monde, qui tue en 45 minutes – claaaaaasse !) est de retour « Dans le circuit ». Toujours aussi grinçant et impeccable au niveau technique, il signe l’une des meilleurs surprises de l’année. Du coup, je l’ai rencontré pour vous. Non, vraiment, de rien, c’est tout naturel !

Pour moi, Taïpan, c’était deux choses. Je l’ai découvert (comme beaucoup) il y a deux ans avec son premier album Je vous aime et surtout via le morceau Au feu à droite aussi rentre-dedans qu’engagé et baigné dans trois litres d’humour noir. Moi qui aime particulièrement les rappeurs qui savent manier la langue de Molière avec intelligence et flow, j’étais ravie. Puis est arrivé Rap Contenders, première ligue française de battles a cappella qui nous a permis de découvrir des MC’s à la technique hors pair. Et parmi ces cadors, Taïpan s’est clairement taillé la part… du serpent (jeu de mot animalier moisi, je vous l’accorde) !

Taïpan – Au feu à droite

Un peu privilégiée, j’ai eu la chance d’avoir accès (merci Philo de Bomayé Musik !) aux premiers morceaux du nouveau Taïpan. Et là, grosse claque ! Avec Dans le circuit, son nouveau projet, le petit gars originaire des cités minières du Nord passe un cap. Avec son cousin, le producteur ultra doué Cehashi (derrière L’amour et Noir désir sur le dernier Youssoupha), il jongle avec les univers musicaux sur dix titres tous plus réjouissants les uns que les autres. Une rencontre avec ce grand jeune homme (il a été champion de basket, pas étonnant) s’imposait. Pince sans rire, un peu nonchalant, l’artiste m’a impressionné par son côté à la fois posé et passionné. Une belle interview, diffusée en exclusivité par Kass DED, la chaine 100% rap français sur Tou Tube !

Taïpan – Interview exclusive pour Adeline au pays du Hip-Hop

Un immense merci à l’équipe technique de choc, Jérôme « Juv » Bauer et Suzanne Frémy et l’équipe Taïpan/Bomayé Musik Philo et Mouss.

Interview exclusive « les concerts d’Orelsan »

Toutes les photos sont de la géniale ©MarionRuszniewski/www.marion-photographie.com

Lundi 6 février 2012 – Le Bataclan

3ème passage pour Orelsan dans la petite salle parisienne. 2ème fois en trois mois au Bataclan. Et c’est complet, forcément. J’allais pas louper ça quand même !

« Sèrieux, il te reste encore  des questions à me poser ? » me demande-t’il quand je le rejoins avec ma photographe (et cameraman ou plutôt iphone-woman pour l’occasion) dans sa loge, deux petites heures et demi avant sa montée sur scène.

Oui, Orel, il reste encore des (toutes petites) choses que je ne sais pas sur toi. Il est vrai qu’il fait partie de ces artistes que j’ai eu presque tous les mois au téléphone, ces dernières années (comme La Fouine, Booba ou Soprano) ou en face à face pour diverses interviews.

Le jeune rappeur caennais devenu presque parisien fait aussi partie des plus accessibles, des plus gentils et, surtout, des plus naturels et simples de la profession. Une petite interview (la première) pour mon blog, même pour peu de temps, c’était tout de suite d’accord.

Alors, pendant quelques minutes, on parle de concerts. De ses expériences des concerts des autres, des siens, de ses fans, de ses habitudes,  de ses souvenirs.

Très détendu, comme toujours ! Merci Orel !

Orelsan – ITW exclusive dans les coulisses du Bataclan

Et pour le live report, c’est ici, sur welovemusic.fr !