Ne vous fiez pas à cette photo, Childish Gambino adore se mettre en scène. Et non, ce n’est pas une pic’ des années 60, Donald Glover est un Mc bien d’aujourd’hui !
C’est mon coup de cœur de la fin de l’année dernière. Je l’ai découvert, un peu par hasard, sur Deezer. Son album Camp (sorti début décembre 2011 aux States) est déjà en ligne même s’il ne sortira pas, officiellement, en France, avant quelques mois. Qu’importe ! Cet énergumène-là est des plus passionnants, dans sa musique comme dans son parcours…
Après être allée fouiller un peu sur le net, je me suis rendue compte que je n’étais quand même pas la seule à avoir découvert cette petite perle puisque Pitchfork me donne raison en portant Camp aux nues.
Laissez-moi, donc, vous présenter mon petit chouchou de ce début d’année :
Donald Glover n’a absolument rien à voir avec l’acteur Danny Glover. Pourtant, son talent d’acteur n’est plus à démontrer de l’autre côté de l’Atlantique. S’il est aujourd’hui connu pour son rôle de Troy Barnes, la star du foot de la série hilarante Community, sa carrière ne date pas d’hier. Contrairement à ses amis rappeurs ricains, Donald n’a jamais vendu de crack mais est un bon gros dealer de blagues et de bons mots depuis de longues années. A 22 ans seulement, il écrit déjà de bonnes vannes pour l’émission The Daily Show puis pour la série 30 Rock. Jeune prince du stand-up, il fait partie de la compagnie au nom déjà bien fandard, Derrick Comedy. Mais Donald Glover n’a pas qu’un seul talent. Il se cache sous différents noms pour créer sa musique des plus enthousiasmantes. En tant que producteur de morceaux originaux et ultra bien mixés, il se fait appeler Mc DJ. Ses prods sont taillées au cordeau, entre hip-hop et électro, on adore ! Toujours bourré d’humour et de sarcasmes, il aime écorcher la jeunesse américaine et parler de ses angoisses suicidaires ou alcooliques, tout comme il le fait dans la série Community.
En 2010, il sort un EP bien remarqué, Be Alone. Et le clip du morceau Freaks and Geeks démontre déjà tout le potentiel cynique et d’auto-dérision du rappeur.
Childish Gambino – Freaks and Geeks
Le petit génie sait donc aussi bien tâter du micro que des programmes de la MPC. Il a sorti son premier album, Sick Boi en 2008, puis Poindexter en 2009, les mixtapes I Am Just A Rapper et I Am Just A Rapper 2 en 2010 et le 3ème album Culdesac la même année. En France, c’est avec l’album Camp qu’on va le découvrir. Celui qui a créé son blaze grâce à un générateur de noms balancé sur le web par le Wu Tang Clan nous offre 13 titres tous différents, de l’angoissant Bonfire au joyeux Sunrise en passant par le plus doux et dance Heartbeat et le très enfantin, carrément R&B Kids. Le flow est ultra précis, nasillard et douloureux, faisant penser à un mélange entre Eminem et Lil Wayne. Du côté des prods, on est dans le tellement travaillé qu’on pense forcément à Kanye West ! Et côté textes, on trouve de la tendresse, de l’humour, de l’ironie, de l’analyse de notre monde actuel. C’est tellement bon qu’on aimerait pouvoir se rouler dedans.
Mon morceau préféré à moi , c’est Outside, un truc bien choral où l’on ressent vraiment bien le mélange Lil Wayne-Kayne West-Wiz Khalifa. Alors, je fais tourner allègrement!
Childish Gambino – Outside