On le présente comme le Gainsbourg black. C’est vrai que les ambiances des clips, des textes et même du flow de Mihuma font un peu penser à l’homme à la tête de chou. J’avoue ne pas être très fan de l’appellation « black trucmuche », gênée par l’absence de « White 50 Cent » quand on parle d’un Mc de type caucasien. Bref, je préfère fermer les yeux et écouter l’artiste. Un peu rock, un peu rauque, Mihuma m’a emporté dans ses volutes de fumée et ses délires de noceurs. J’aime les écorchés vifs. Donc Mihuma, je t’aime !
Quand on m’a parlé de Mihuma, je me suis d’abord dit : enfin un rappeur qui n’a pas un jeu de mots moisi dans son nom de scène ! Mihuma, c’est doux mais c’est aussi intrigant. Puis je me suis rappelée que j’avais déjà lu ce nom quelque part. Merci internet, j’ai vite trouvé : au sein du label Black Stamp Music, il faisait partie du casting de luxe de l’excellent album Music’All, que je vous conseille de réécouter car très injustement passé à la trappe, dans lequel on pouvait trouver Oxmo Puccino, Busta Flex, Casey, Sir Samuel…
Donc, ce slameur se lance enfin en solo. Son nouvel album s’appelle La Lettre Ecarlate (tout un programme !) et sort le 18 avril. Ce jeune trentenaire parisien, adepte de poésies sombres et de virées musicales nocturnes, dit s’abreuver de mots comme d’autres s’abreuvent de sang. On l’entend dans ses textes, cet homme est un grand amoureux de la chanson française mais il vogue aux frontières du rap et du rock indé. Sa grande expérience de la scène (on a pu le voir bruler les planches du Trabendo, du Duc des Lombards, La Villette…) lui a offert une grande aisance, comme on peut le voir sur La Vie en Face !
Mihuma – La Vie en Face
Auteur-compositeur-interprète autodidacte, il a fait ses classes aux côtés d’artistes confirmés tels qu’Oxmo Puccino, Féfé, Casey… Sa rencontre avec le réalisateur Mitch Olivier (Alain Bashung, Dax Riders, les Rita Mitsouko…) séduit par son univers, a fait le reste. J’attends donc avec impatience ce nouvel opus et, en attendant, j’avoue que je me passe un peu en boucle le clip de son titre en rouge et noir, Crimes et Sentiments.
Mihuma – Crimes et Sentiments
Étiquette : hip-hop
Olivier Cachin : Dans les coulisses de sa KassDED
Comme dans tous les milieux, entre journalistes, on a aussi nos chouchous. Il y a ces personnes que l’on croise à chaque écoute, à chaque interview et que l’on salue sans vraiment les connaitre. Et puis il y a ceux pour lesquels on a une vraie tendresse. Il y a dix ans, je rencontrais le grand (enfin, on se comprend) Olivier Cachin en tant que rédacteur en chef au magazine Radikal. Cette Institution rappologique est devenue un peu mentor, surtout ami, toujours avec la même admiration. Il était évidemment logique qu’il fasse partie des 1ers invités de la KassDED ! Et c’est avec truculence et bonhomie qu’il s’est livré à l’exercice !
Olivier Cachin – La KassDED (avec Katsuni, Oxmo Puccino, Haterz…)
C’est donc un matin de septembre qu’arrive Monsieur Cachin au studio de KassDED. L’ex-animateur de Rap Line, rédacteur en chef de multiples magazines de rap, écrivain aux diverses musicalités et surtout grand spécialiste devant l’éternel des sciences hip-hopiennes est un personnage immédiatement sympathique. Toute l’équipe a très envie de le rencontrer, de lui parler, de profiter de son inénarrable science. Car s’il est une chose qu’aime Monsieur Cachin, c’est bien partager ses connaissances. Depuis quelques mois, il les partage avec frénésie avec… Twitter. Le Twit a pris une place très importante dans sa vie et c’est à grands coups de sourires et d’insistance que nous arrivons, au bout de quelques minutes, à lui faire lâcher son portable. Parce que, chez nous, on ne live-twitte pas pendant les interviews !
C’est dans une grande bonne humeur que s’enchaînent alors les interviews. Ma grande peur : que les réponses soient trop longues. Je n’ose pas demander à l’interviewé de réduire son temps de parole. Et là, magie du professionnalisme et des années d’expérience, Olivier se cale immédiatement sur le rythme ! 1ère question » Qui pourrait écrire ta bio à toi ? », d’Oxmo Puccino et première vanne au milieu : « Il faudrait trouver un rappeur qui sache écrire ! » Rires puis habile piroutette : « Je veux dire, bien sûr, autre chose qu’un texte de rap que je serais incapable d’écrire! » Ca commence bien !
Mais derrière la facette facétieuse, le professeur Cachin n’est pas très loin. Et l’on en apprend un peu plus, au fur et à mesure des questions, sur la bande-originale du film The Phantom Of The Paradise, sur l’histoire du rap, sur Marylin Monroe et, un peu, sur Olivier Cachin lui-même !
Certains se demanderont alors quels liens entre le journaliste érudit et l’ancienne actrice de films olé olé (oui, je fais ma mijorée), la sublime Katsuni… Ceux qui les suivent sur mes réseaux sociaux savent. La preuve que de belles amitiés peuvent naître sur la toile et se se renforcer dans la « vraie vie ». Comme quoi, pour paraphraser le grand maître : « J’ai une vie à côté mais je préfère quand même Twitter. »
Paris Hip-Hop : Hé bien breakez, rappez, graffez et scratchez maintenant !
Un festival entièrement consacré aux quatre disciplines du Hip-Hop, c’est déjà assez rare pour être souligné. Mais quand, en plus, ça a lieu dans la plus grande ville de France avec l’appui des institutions, il y a vraiment de quoi improviser une petite coupole ou un joli flip arrière . Après avoir assisté avec un immense plaisir au concert des Roots en ouverture de Paris Hip-Hop, laissez-moi vous présentez un peu de festival hors pair !
Festival aux idées très larges, Paris Hip-Hop est tout sauf un évènement sectaire uniquement adressé aux fans de cette culture urbaine. Tout d’abord parce-que le Hip-Hop est aujourd’hui complètement entré dans nos habitudes, nos moeurs, notre vie et que ses quatre disciplines (la dance, le graff, le deejaying et le rap) s’adressent à un public allant de 7 à 77 ans, issus de tous les milieux sociaux. Plus de 100 000 personnes sont attendues à la quinzaine du Paris Hip-Hop Festival, jusqu’au 4 Juillet. Et, pour en savoir un peu plus sur les racines de cette belle aventure, moi, j’ai rencontré en partenariat avec Kass DED (chaine rap sur You Tube), Youssoupha mais surtout Bruno Laforesterie, le président de Hip-Hop Ciyoyens, organisation à l’origine du festoche !
Paris Hip-Hop – ITW Youssoupha et Bruno Laforesterie
Au programme, de nombreux concerts, donc (Médine et Tiers-Monde, Busta Flex, Time Bomb, La Fouine, Kamelancien, Rim’K…), de la danse avec la Battle Beat Conference, des ateliers d’écriture, des clubs de lectures, des expositions…
Parce que c’est ce soir, petit focus sur une initiative innovante : End Of The Weak ! Anti-battle, cette compétition entre MC’s part à la recherche du nouveau champion de France d’impro hip-hop. Lors de son open mic, le rappeur en herbe devra convaincre en 16 mesures et selon différents critères (Les critères de notation : Les lyrics – la qualité d’écriture, La créativité – l’identité artistique, La présence scénique – le charisme, Le flow – le débit, La réactivité du public – l’aura). Puis il devra s’attaquer à l’a capella, au freestyle, se confronter à un DJ et proposer un show en équipe.
Pour vous donner une petite idée de ce qui vous attend ce soir à la Bellevilloise !
KENYON, Mc versus Dj’s @ Finale Nationale EOW France 2011
Dafuniks ou la revanche des pandas groovys
Redécouvrir un groupe qu’on avait aimé (mais un peu oublié) grâce à un clip qui nous fait mourir de rire, c’est ça toute la magie d’internet ! Et c’est ce qui vient de m’arriver avec le Hello I Love You des Dafuniks. Une vidéo avec une « pandate » lubrique qui m’a donné envie de me rejeter violemment sur leur album ultra groovy et imparable qui m’avait déjà enchanté en février dernier. Et, pour la seconde fois, j’ai pô été déçue…
Dafunikfs (feat. Elias) – Hello I Love You
Une fois n’est pas coutume, je commence donc mon post d’aujourd’hui par un clip. Parce-que j’adore vraiment ce titre et cette vidéo. « Every day, millions of humans are exploited by pandas » : c’est vrai qu’on le dit pas assez souvent ! Avant que BB ne hurle au scandale et n’interdise cette petite merveille de cynisme et d’humour, moi, je me le suis regardé des tonnes de fois (et je l’ai fait tourner partout). Mais surtout, je me suis rappelé… que j’avais le disque ! Pire : que quand je l’avais écouté, j’avais adoré !
Oui, le journaliste musical est cruel et totalement subjectif, même si je sais que cela chagrine énormément mon ami utopiste @jfdescelestins ! Le journaliste musical reçoit, comme il se doit, des tonnes de CDs, qu’il n’a (forcément) pas toujours le temps d’écouter. Il doit donc hiérarchiser ses écoutes selon un ordre souvent immuable :
1 – Les artistes qu’il connait déjà / dont il a déjà entendu parlé
2 – Les artistes qui lui sont conseillés par des attachés de presse / producteurs qu’il connait et dont il sait que les goûts sont sûrs
3 – Les artistes qui ont un attaché de presse / producteur pugnace qui t’appelle tous les jours jusqu’à ce que t’écoutes le disque
4 – Tous les autres.
J’avoue, j’ai écouté il y a deux mois les Dafuniks surtout parce-que (cas n°2), Maxime d’Underdog Records est un producteur de talent qui ne m’envoie que des trucs que j’adore. Le monde est injuste, je sais, désolée…
Alors, qui sont des Dafuniks ?
Ce sont cinq copains danois liés par un amour inconditionnel de la musique hip-hop-grovve et de la galette vinyle. Dans ce groupe absolument génial sur scène, on trouve : Justmike (producer), DJ Nyber (turntables),Christian Jespersen (drums), Thomas Cox (bass),Tue Damskov (guitar). Pour moi, c’est un peu un mélange entre Beat Assaillant (pour l’énergie live), Wax Tailor (pour les samples) et George Clinton (pour l’authenticité du son groovy). En me repenchant sur leur 1er album sorti chez nous, le très bon Enter The Sideshow Groove, j’ai redécouvert 15 titres tous plus pêchus les uns que les autres, à vous foutre la banane toute la journée (métaphore filée de type fruitière). J’ai notamment adoré retrouver le plus hip-hop All I Want, entre Ennio Morriconne et mon chouchou de Buck 65.
Dafuniks – All I Want
A (re)découvrir d’urgence, donc !